Journal du canton de Fribourg, 15 giugno 1832 IIIF issue link — Page 3

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Conseils dun père dictés par une expérience de 60 ans . Mon fils , un bon métier est un trésor . Tu peux te dire riche tant que tu n auras pas de dettes inscrites sur les livres des autres , et que . tu auras un liard dans ta poche . Dieu a béni mon travail , jai commencé sans le sou , et maintenant jai du bien et de la considération . La plupart des ouvriers , quand le travail les fait vivre , sentent le désir de se perfectionner dans leur métier . Pour cela il faut voyager . Mais

pour voyager avec fruit , il ne faut jamais rien laisser passer sans le bien voir ; il faut toujours demander : «« A quoi cela sert-il ? — Comment fait-on cela ? » Si tu ne voyages pas comme je viens de te le dire , autant vaudrait-il rester au logis . Tu verras des arbres verts , des mai

sons blanches et des hommes à deux jambes : tout cela , tu peux le trouver ici . J ai vu des ouvriers qui avaient habité longtems les grandes vill .-s , et qui ne connaissaient de Paris que les boulevards et le Palais-Royal ; de Strasbourg que le beau ^ clocher , etc . -

De même que , d après les traits de son visage , on peut souvent juger les bonnes et les mauvaises qualités dun homme , de même il y a bien des villes et des villages dont laspect extérieur peut faire juger du reste . Lorsque , dans un village , tu verras beaucoup de cabarets ,

sois stlr que tu y trouveras peu déconomie , peu de bonheur domestique , et beaucoup de fainéans , mauvais sujets . Si tu ne rencontres pas les paysans aux champs dès le lever du soleil , tu es sûr de les rencontrer au cabaret long-tems après son coucher .

Une ville où l on rencontre , pendant le jour , de beaux carrosses , et dont les rues ne sont pas éclairées , ressemble à celle fille coquette qui porte une robe de soie , et qui a dessous une chemise déchiréeLà où il n y a pas de lois , tu n as que tes poings pour protecteurs ; là où tu rencontres des ordonnances et des règlemens à chaque pas , prends carde aux procureurs et aux gen

darmes . Une ville où lherbe croît dans les rues , un pays dont les routes sont mal entretenues ne promettent rien à qui cherche de louvrage . Passe ton chemin , et ne t y arrête pas . Quand tu verras beaucoup de jeunes filles pâles et maigres , c est quil y a beaucoup de salles de danse ct peu de travail . Quand tu verras faire des parties « le plaisir les jours de la

semaine , gare aux banqueroutes . Ne juges pas de la p iété d une ville sur le nombre de ses clochers , ni de celle d un village sur Ja richesse de son é g lise ; ne juges pas de la fortune d un homme sur son bel habit et ses bas de soie ; ne juges pas sur l enseigne qu on y boit de bon vin ou de bonne bière . Toutes ces choses sont souvent faites pour tromper les gens crédules , la vraie p iété est modeste et tranquille-, le plus riche est souvent le p lus simple ; le bon vin trouve des chalans sans belles en

seignes . Si tu veux habiter un pays heureux , cherche celui dont les gazettes parlent le moins . ( La fin au numéro prochain . )

C ORRESPONDANCE . Notre impartialité nous fait un devoir de rendre publique la lettre suivante que nous venons de recevoir , en abandonnant aux lecteurs les réflexions qu elle suggérera , principalement à ceux qui voient les choses sur un terrain autre que celui de lintérêt local ou individuel .

â ** , le 10 juin . MONSIEUR , Les projets de lois sur le rachat , et le rapport de la commission des finances , sont d accord avec vous , pour faire envisager tous les droits féodaux sans distinction et les dîmes , comme des propriétés ou des fonds , et non comme des impôts . ¦ On repousse hautement toutes les idées opposées ou différentes de ce principe qui me paraît une erreur capitale dans

la question importante qui s agite , et de la solution de laquelle dépendra peut-êlrc le sort du canton . Km effet , si les dîmes et cens directs au moins nétaient que des impôts , les conséquences qui découleraient delà , seraient bien différentes de ce que nous offrent les projets c \\ c . rapport . Si ce sont des impôts ; comme ils sont très-injustement répartis , quil existe à leur égard des franchises ou privilèges , des concessions gratuites , des inégalités révoltantes , il faudrait

pour réaliser la constitution , les changer et leur substituer un autre système dimpositions . Mais , comme un grand nombre de tenanciers divers sont nantis du droit de les percevoir , que ces impôts ont été mis en circulation dans le commerce , l on ne peut équitablement faire tomber ce système , sans ojfrir une indemnité aux porteurs de ces titres . La souveraineté des mains desquelles ils se sont écoulés au

rait cette obligation ; mais les Broyards veulent lever à leurs frais Celle difficulté , et faciliter ainsi le nivellement réclamé par le pacte fondamental , qui nous ré g it . Ils offrent une cotisation à lever dans une juste proportion sur toutes les terres grevées de ces sortes de redevances , pour indemniser les por

teurs de ces titres souverains , que la souveraineté doit comme elle en a le droit rédiiner à elle . Ils offrent de plus de payer leur juste quote-part des frais publics , et des impôts , qui seront peut-être nécessaires pour couvrir le déficit , que laisseront les féodalités dans les caisses de létat . Ils ne trouveraient

pas même mauvais , que 1 on tînt compte , d une manière ou de l autre , aux propriétaires qui ont racheté au denier a 5 , de lexcédant de leur rachat . Voilà , monsieur , un exposé simple et net , de ces principes auxquels il paraît que lon ne veut rien comprendre à Fribourg . Ces principes néanmoins offriraient , en facilitant le rachat ,

la solution la p lus aisée de la question délicate , d où il parait bien que lon aura de la peine à sortir entièrement . Il me semble donc que la commission au lieu de se borner à dire quelle les repoussait hautement , aurait mieux fait dengager le Grand-Conseil à réfléchir sur ces argumens qui militent en leur faveur , et qui en valent bien d autres . Un Broyard .

ETRANGER . NOUVELLES DIVERSES . GRANDE-BRETAGNE . Londres , fi juin . Adoption définitive du bill de réforme . Dans la nuit du 4 au 5 , la troisième lecture du bill a eu lieu dans la chambre des lords , qui l a adopté à une majorité de 84 voix ( 106 contre 22 ) Il a passé sans presque être amendé ni entamé , c est-à-dire sans subir aucune de ces

altérations auxquelles s attendaient ses anus et ses ennemis . — On lit dans le Courrier : Par suite d un arrangement conclu avec le gouvernement anglais , la France , dans les affaires du Portugal , ne doit prendre de mesures coè rcitives contre lEspagne que d accord avec le gouvernement anglais . Nous avons à Lisbonne une flotte assez puissante pour faire trembler les murailles aux oreilles de l usurpateur . Si lEspagne inter-

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