Journal du canton de Fribourg, 20. Januar 1832 IIIF issue link— Dans sa séance du 10 janvier, le Grand... [ARTICLE]

— Dans sa séance du 10 janvier , le Grand-Conseil a rejeté les propositions de la Diète , et décidé quil s adresserait dc nouveau aux cantons pour demander le maintien delà constitution garantie , sinon quà la fin de février il procéderait à la séparation . Cette fâcheuse scission de la ville d avec la campagne paraît être désirée de part et d autre . — Un membre a fait la proposition détablir des gardes communales .

PRINCIPAUTÉ DE NEUCHATEL . M . de Pfuel a fait grâce à Samuel Weidlich el Henri Korn , de la peine du fouet , el à J .-F . Reymond , Louis Rachat et Fs . Anlonnet , de la détention . — M . lc commissaire-royal a élé reçu bourgeois de la ville de Neuchâtel , qui lui a offert un grand dîner , où l on a versé des larmes et crié : Vive le roi !

Saint-Simon . Comme les papiers publics parlent souvent des Saint-Simo-niens ct du Saùit-Simonismc , nous essaierons d en donner une idée générale aux lecteurs du Journal . Claude Henri , comte de Saint-Simon , était né à Paris en octobre 17 60 . Entré dans la carrière militaire en 1777 , il fit , deux ans après , la campagne de lAmérique du Nord , sous Bouille , ce qui lui procura la connaissance de Washington et

de Franklin . A lâge de 2 . 3 ans , il donna un plan au vice-roi du Mexique pour réunir les deux océans au moyen d un canal , mais son projet ne fut pas goûté . De retour en France lan 17 81 , il fut nommé colonel , etoccupa ce poste jusqu en 17 88 . Pendant les années 1785 et 178 7 , il avait fait des voyages en Hollande et en Espagne , pour projeter des plans industriels , mais ils ne furent pas exécutés . En échange , ayant quille le service militaire en 178 9 , ses spéculations industrielles réussirent

mieux en Prusse avec les comtes de Nadern , au point que lorsque l association fut dissoule contre son gré , il lui resta une fortune de i 44 > °°° francs . Dès-lors Saint-Simon vécut constamment avec des savans qui s occupaient des sciences exactes , tels que Monge , Laplacc , Lagrange , Bertholct et autres . M . de Saint-Simon , se vouant plus tard à l étude de la physiologie et de la médecine , voulut atteindre le sommet de ces sciences , et fit à cet effet , pendant la paix dAmiens , un voyage

en Angleterre , puisa Genève el dans une partie de lAllemagne . Il dit de ce dernier pays : « J ai rapporte dc ce voyage la certitude , que la science générale ( 1 ) était encore dans l enfance en Allemagne , puisqu elle y repose sur des principes mystiques ; niais j ai conçu l espérance pour les progrès de celle science en voyant celle grande nation passionnée dans celle direction philosophique . » L an 1808 , il écrivit , d après un programme de lInstitut de

France , une Introduction aux travaux scientifiques du dix-neù vieme . siècle , et en 1810 le Prospectus d une nouvelle Encyclo p édic . De i 8 i 3 à 1825 , il publia les ouvrages suivons : Intro duc / ion aux travaux scientifiques du 19 e siècle , ( 1808 , a vol . ) de la Réorganisation de la société Européenne , ( i 8 i 4 ); lin

duslrie , ( i 8 i 5 — 1817 ; 4 vol . ) ; lOrganisateur , ( 1819 , 1 vol . ) ; le Politique , ( 1820 , 1 vol . ) ; le système industriel ct le catéchisme des industriels , ( 1 vol . ) ; une brochure sur les Elections , ( 1826 ) ; les Stuarts et les Bourbons , ( 1822 ) ; Discours aux jurés et aulres brochures ; les O p inions philosophiques , politiques ( 1 ) Saus doute la philosophie ou la méthode scientifique ? —

et industrielles , ( 1820 ) , el le Nouveau Christianisme , ( 1825 ) . Parmi ses papiers l on a trouvé des manuscrits intitulés : La Science de lHomme ; la Gravitation ; le Discours de Socrate , et Mémoires sur la vie de Saint-Simon . Ses disci ples ont construit d après tous ces écrits une doctrine industrielle , politique ct reli gieuse , que le Globe et le Producteur s efforcent de propager . Saint-Simon est mort , le 19 avril 1825 , avec la conviction que sa doctrine se propage

rail en Europe , et qu elle amènerait un nouvel ordre de choses ; car , une heure avant sa mort , il doit avoir dit à l un de ses disci ples et à quelques nouveaux amis : « Ayez courage , la poire esl mûre , vous la cueillerez ; la dernière partie de nos travaux , la partie reli gieuse sera méconnue quelque temsMais aile / , toujours et rappelez-vous quil faut de la passion pour faire dc grandes choses . La poire est mûre , vous la cueillerez ! »

La forme du gouvernement , selon la doctrine de Saint-Si-mon est monarchique et fondée sur un principe reli g ieux , cl le chef de létat serait à la fois pape ct roi . Confondant l un avec l autre , M . Bazard , soi-disant grandprêtre de la reli gion Saint-Simonienne , prétendait être exempt du service de garde national , mais le conseil de discipline le condamna à 24 heures de prise . , et la cour dc cassation rejeta son pourvoi , attendu que les membres de l asso

ciation dite Saint-Simonienne ne sonl pas des ministres reconnus tel par l autorilé publique . ( Décembre l 83 f . J Les projets des Sainl-Simoniens sont anti-sociaux , el tendent à spolier et troubler les familles , puisquils poursuivent un but politique , et s occupent non pas dun autre monde ,

mats de celui-ci : de l organisation sociale , el dc la propriété des biens . Le divin auteur du christianisme prêchait le mépris des richesses , el exhortait les hommes à s en dessaisir volontairement , et leur recommandait dêtre hienfaisanc , aveo la perspective que , sils dédaignaient les biens de ce monde , ils en seraient indemnisés dans l autre .

Le Saint-Siinonisine , au contraire , exhorte ses adeptes à lui apporter leurs trésors pour s en réserver la répartition . Le fond de sa doctrine en effet est que , dans l étal présent de la société , la propriété est mal repartie . Il attaque , en conséquence , la propriété en sapant les bases de tout les pouvoirs . Ainsi , suivant celle nouvelle doctrine , la propriété , ne s ac

quiert pas légitimement , par vente , par échange , don ou legs , elpar tous les modes de transaction en usage parmi les hommes et autorisés par les lois de loutes les nations civilisées ; mais elle doit être répartie entre tous , en raison , pour les uns d une capacité que personne ne se refuse , et pour les autres , en raison dun travail dont les Sainl-Simoniens se réservent l appréciation .

C est ainsi que , dans le projet de leur organisation révélée , des riches propriétaires sont transformés en oisifs indignes de posséder , et ceux quils nomment les travailleurs sont appelés à recevoir une meilleure pari dans la nouvelle distribution . La doctrine des Sainl-Simoniens n esl donc pas une doctrine relig ieuse ,. un culte , une reli g ion ; c est une doctrine

toute mondaine , qui touche à lordre civil et allaque la société elle-même ; car , il n y a pas de société sans famille , et pas dc famille sans propriété . Nous n entendons pas parler ici dc relie hérédité dhonneurs , de dignités , de pouvoir , de prérogatives politiques , mais de celte hérédité du sang , du nom , de la bonne et de la mauvaise réputation ; or , celle idée de transmettre aux siens , d assurer leur existence et leur bonheur

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